Title : L'infirme Category : Reflexions Contents : Il boitait bel et bien, traînant légèrement un pied sur l'autre et ne pouvait cacher son infirmité, en traversant cette cour, en toute sa longueur, passant devant un groupe d'écolières; les quelles échangeaient de petits gloussements et parfois de larges rires, passant leurs minces doigts à travers leurs mèches de cheveux comme pour cacher quelques méprises. Il trouvait toute la difficulté du monde à venir au bout de cette < traversée du désert > , comme à chaque fois qu'il se sentait le besoin de se promener, loin de chez lui, à la recherche de nouveaux espaces isolés, dépeuplés, et, méconnu et anonyme, il pouvait se consacrer à autre chose qu'à cette idée fixe qui le hantait, dans une obsession maladive. Il prenait toute la liberté d'être soi-même, sans rencontrer ces fameux regards obliques. Il n'était pas responsable de cette vilénie physique et il le savait mais cela lui développait un profond sentiment d'une certaine injustice de naissance. Ne pas être ni paraître comme le commun des mortels. Comme s'il ne pouvait leur ressembler, par sa propre volonté . Il savait, pourtant, que personne ne se faisait soi-même, comme devant un miroir. Il le savait, avant d'apprendre l'alphabet de la vie. Ce fut là, la première différence, le distinguant des autres mômes de son quartier. Alors, il cherchait, toujours, les moyens qui pouvaient compenser ce manque d'être au même pied d'égalité physique comme les autres : les arbres, les papillons, les moineaux, les étoiles,... Cela mûrissait en lui et il dût faire beaucoup plus d'efforts que les autres afin de réussir tout ce qu'il entreprenait. Dans la phase ludique de son enfance, il inventait des jeux et découvrit - très tôt - qu'il possédait une de ces facultés créatrices dont la Nature ne dotait que ses enfants qu'elle chérissait le plus, ce qui lui permît d'avoir, enfin, un don pour épater les autres. Par la suite, il prît la voie de la connaissance, par l'apprentissage et dût prendre les premières places, avoir les meilleures notes et apprît par là, qu'il pouvait pousser tous les autres à l'approcher, à l'aimer, à....profiter de ses atouts, en faisant abstraction des remarques qui pouvaient toucher son infirmité. Il finit par gagner le respect de tous et eût confiance en soi. Une certitude quand même : ne jamais pousser la fierté à l'orgueil ni à la vanité. Rester modeste, mais toujours trimer pour aller de l'avant. Il apprît avec la force du temps que dans la vie, ce qui compte le plus, c'est surtout ce sentiment n'ayant aucun prix, mais ayant une grande valeur humaine : l'amour, l'amitié, la confiance et la sincérité. Le travail, l'abnégation et l'assiduité font de l'homme un être positif, allant dans le bon sens de la nature. Face à l'infirmité physique qu'on accepte comme état de fait - aberration de la Nature- on ne tolérera jamais l'erreur des actes ni la méprise de la pensée ni la vilénie de la parole. Ainsi se fonde-t-elle, cette sagesse qui vient avec l'âge et cette volonté de changer du pire au meilleur. La leçon de la vie est là. La grandeur est de cœur et d'esprit. Il reste à en tirer bon enseignement et bonne conscience. Il n'y a pas, par ailleurs, aucune autre recette du Bonheur Continu. Le reste est éphémère. Created : 2012-11-28 11:01:45 Edited : 2012-11-28 11:01:48
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