Title : Sous l'olivier de la canicule
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Ce ne fut point par hasard qu'il changea de chemin, ce jour-là, pour aller du côté d'un terrain vague, peuplé de ce qui restait d'une oliveraie, quelques orphelins arbres offrant aux piétons, fatigués d'une longue marche sous le soleil, quelque ombrage suffisant pour le plaisir d'une pause, avec cette chaleur ardente de cet été- là, tellement caniculaire.
Il se laissa presque tomber au pied de l'olivier. Essoufflé, suffoquant et respirant avec difficulté. Quelques instants après, il sentit comme un bruissement d'ailes d'oiseau atterrissant sur une branche le rendit à ses esprits. Légèrement, il leva les yeux tout doucement et vit un pigeon sauvage au plumage gris sombre en train d'entamer sa toilette, avec son roucoulement de satisfaction et dans une indifférence quasi totale.
-Nous voilà, tous deux, maintenant à élire escale en cet arbre béni de Dieu, pensa-t-il. En ce moment de la journée estivale où le soleil était au zénith, la circulation des hommes et des véhicules se faisait rare ou se réduisait sensiblement.
Seuls quelques étrangers nordiques, venus de si loin pour chercher leur dose de chaleur africaine, pouvaient se hasarder, à demi nus, heureux, marchant dans un bonheur ostensible, sous ce soleil de plomb, étalant la blancheur de leur peau aux rayons solaires qui la rougissaient par les places les plus exposées.
À chacun son bonheur, là où il peut le retrouver.
Dans son rêve diurne, durant ce laps de temps d'une sieste forcée, sur le fond musical du roucoulement du pigeon sauvage, le marcheur fatigué se voyait aux sommets de la montagne au Moyen Atlas, en train de garder un troupeau d'ovins et de caprins, bien repus, prenant une sieste méritée, bien paisiblement tout en ruminant leur repas quotidien.
Et là, c'était toute la fraîcheur favorisée par l'altitude et le restant éternel des neiges hivernales. La nature procurait tout ce qu'elle avait de bon et de beau, en plein air, sans aucun artifice, ni pollution, ni extravagances, ni exagération.
Il chantait à toute voix, comme il respirait à plein poumons, seule l'écho des vallons d'en bas reprenaient ses refrains de chants berbères relatant des histoires épiques d'amour platonique ou d'amour impossible,...
Il se réveilla en sursaut à cause des klaxons des véhicules qui commencèrent à peupler la route au bitume ou à l'asphalte encore brûlant, en cette fin de journée. Ce fut le coucher du soleil, il leva les yeux. Le pigeon n'était plus là. Il se leva et continua son chemin. Il avait encore dans son esprit quelques refrains qui l'obsédaient du rêve qu'il venait de faire, se lamentant de ne pouvoir l'avoir fini à sa guise:
_Quand même, ces klaxons de malédiction, ils te pénètrent à même l'âme ! Quelle civilisation !?
Abdelmalek Aghzaf
Created : 2013-02-07 09:08:48 Edited : 2013-02-07 09:46:48
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