Chronique :
Langage du corps,
L'œil, de son regard curieux, balaya le champ de vision à 360°, à la ronde, des paysages hétéroclites, statiques, comme peints d'une main d'artiste de génie sur une toile grand format.
De la nature morte,...
Collines aux versants tachetés d'arganiers avec quelque troupeau de caprins tout autour.
Regard vertical sur des poules picorant dans un espace nu de terrain vague où seuls deux chats se hasardèrent en bonne intelligence tout près de la volaille heureuse afin de piquer aux victuailles du hasard.
Au loin, on devinait l'océan bouger tout lentement dans son mouvement perpétuel de marées basses et de marées hautes faisant fi des manœuvres des bateliers ou des pollueurs de toute sorte.
Le bras se remuant car un doigt voulait gratter une partie du front : la racine d'un cil qui vint de quitter sa place, une fois pour toute, de sous le sourcil droit. Tout le corps - frémissant dans un mouvement imperceptible - acquiesça le geste du doigt gratteur. Grand bonheur cutané dont on ne pouvait se passer quelque ait été la situation.
L'oreille perçut le passage d'une brise à travers les feuillages touffus du tilleul centenaire d'en face, un sifflement au timbre triste - celui du train : " le Minuit Express ", le bruissement aigu des feuilles et le son de la brise qui les traversait ne pouvait qu'évoquer le sifflement de ce train-là.
Le souvenir, l'évocation, l'association des idées donnèrent à l'instant la couleur qu'il fallait, accordèrent au moment la musique d'accompagnement qui y allait.
Ainsi fut née la sonate du Crépuscule et la muse siffla dans les cors, sur la feuille lactée et inerte naquit la Parole et l'inspiration joua avec l'orchestre des mots la bonne musique éternelle de la Nouvelle à venir.
Abdelmalek Aghzaf,
Lakhsass, le 12/4/2013,
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